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Ils furent d’accord pour un mariage immédiat, très simple, dans une chapelle de la Métropole.

— Après la cérémonie, ma chère femme, nous irons dans les Laurentides pour le temps que j’ai à ma disposition. Après, je voudrais que nous allions à Québec. J’ai là un cousin, Eustache Bordier. Je l’aime comme un frère, et pour cette raison, je désirerais vous le présenter.

— Tout est bien ainsi, mon cher seigneur et maître, dit Gilberte radieuse.

— De Québec, nous reviendrons à Montréal pour… Ici la voix d’Étienne s’enroua, il continua sourdement :

— … Pour vous confier à mon affectionnée tante, Marie Barre. Car alors, Gilberte,… il faudra se séparer…

Et devint la surprise douloureuse de sa compagne :

— Laissez-moi vous expliquer, soyez courageuse, courageuse pour deux ; si vous saviez comme je suis torturé à l’idée de cette séparation. Mais le devoir commande, il faut obéir. Mes chefs m’ont choisi pour faire partie d’une expédition dans l’Extrême-Nord, et…

— … Et vous serez absent…

Il répondit, accablé :

— Un an.

La réponse de Gilberte, fut celle de la femme chrétienne :

— Je ne discute pas les exigences du devoir, quelque pénibles qu’elles soient. Je souffre avec vous de cette séparation ; votre douleur est la mienne. Étienne, toutes mes pensées iront à vous ; là-bas, mon cœur vous