Page:Brassard - Péché d'orgueil, 1935.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 44 —

— Que suggères-tu de particulier, pour le soulager dans un cas ou dans l’autre ?

— Je ne sais au juste.

— Cherchons, alors.

— Mon ami, reprit vivement l’excellente femme, si je venais de trouver, comme ça, tout de suite…

— Dis vite ton idée, ma mie.

— Le cierge bénit en brûlant, prie pour l’obtention de la grâce demandée ; un enfant que nous adopterions en faveur du disparu, ne serait-il pas un peu comme ce cierge ? Mais au contraire de la cire, ajouta-t-elle en souriant, au lieu de se consumer, l’enfant grandira et sa prière augmentera avec lui au bénéfice d’Étienne, de son âme ou de son corps.

— Ah, mais, c’est parfait ! Chouette, un enfant sous notre toit, nous qui n’en avons pas.

— Qui n’en avons plus rectifia Jeanne mélancolique, en songeant à ceux qu’elle avait perdus.

— Pardon, Jeanne. Et maintenant, vois donc ta merveilleuse idée, adopter un enfant ! Pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ! Et nous irons chercher, un garçon ? une fille ? les deux ?

— Comme tu voudras, mon cœur s’ouvre largement à l’un et à l’autre.

— Oh, il ne faut pas abuser. Ta santé n’est pas très bonne. Avoir soin d’un enfant serait suffisant pour toi. Bambin ou bambine, à toi de choisir.

Les deux époux demeurèrent silencieux.

Au haut d’une page du journal déplié qu’Eustache tenait à la main, un garçonnet était représenté dans