dans sa chambre, sa douleur avait éclaté, attirant l’attention du père.
— Paul, mon enfant, qu’est-ce que tu as, répéta Eustache atterré ?
Le jeune Bordier répondit à la question par une demande :
— Mon père, que savez-vous de mes véritables parents ?
Eustache, inquiet, regarda son fils.
— Laissons en paix les disparus, mon cher petit.
Paul frémit.
— Les disparus ne sont pas toujours morts ; on me l’a dit aujourd’hui. Mon père, lorsque vous êtes allé me chercher à l’orphelinat, on vous a donné des papiers prouvant mon identité. On a dû vous remettre mon certificat de baptême, l’acte de décès de mes parents.
— Paul, tu es fatigué ; couche-toi, veux-tu ? Oublie les choses passées, dit Eustache devinant où son fils voulait en venir.
Paul s’entêta.
— Je veux, reprit-il la voix méconnaissable, éclairer ma situation. On m’a traité aujourd’hui de…
Il acheva dans un hoquet :
— D’enfant naturel…
— Toi, toi ! on t’a appelé ainsi ! Ah !
— Dites, dites, que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas vrai ! s’écria Paul les doigts crispés sur le bras de son père.
— Paul, mon enfant, du calme. Tiens, assieds-toi près de moi, ici, sur ton lit. Appuie ta tête sur mon