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LA VIE DE FAMILLE

amicalement à venir chez eux. Je serai charmée d’apprendre à connaître plus intimement l’auteur de la Grande Figure de granit.

N. P. Wallis, de New-York, est un écrivain plein de talent, qu’on lit beaucoup, mais d’un esprit créateur très-différent de celui de Hawthorne. Spirituel, satirique, plein d’une vie badine, Willis trace des figures de genre, prises dans la vie extérieure plutôt que dans la vie intérieure. Hawthorne écrit des lettres mystiques écarlates puisées dans les chambres sombres du cœur, et Willis des impressions de route.

Cooper et Washington-Irwing nous ont fait connaître, par leurs romans et leurs narrations, une partie du monde dont les noms de Niagara et de Washington nous étaient à peu près seuls connus. Après ces poëtes en prose, viennent plusieurs femmes qui se sont distinguées dans le genre du roman. Les premières entre toutes et les plus goûtées sont : Mademoiselle Catherine Sedgewick. Madame Maria Child montre, dans ses tableaux de la vie ancienne et actuelle, son amour ardent pour les idéalités de la vie, pour tout ce qui est bon, noble et beau, que ce soit hommes, fleurs, étoiles, institutions, sciences, arts, événements, et cherche le point ou le ton par lequel ils s’accordent avec les harmonies éternelles. C’est un penseur platonisant, une chrétienne de cœur et de conduite. Madame Caroline Kirkland, spirituelle, gaie, satirique, s’appuie sur un grand cœur et une forte raison, comme nous l’avons vu dans son admirable livre : Un nouveau foyer dans l’Ouest. Mademoiselle Maria Mac-Intosh, que nous connaissons également par son roman Paraître ou être, mais dont la vie privée est son plus beau roman ; on pourrait dire ceci des autres également. J’ai déjà parlé de madame