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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

partie des ultrà, les Spring des modérés, et je me joins à ces derniers, les autres me paraissant déraisonnables.

L’émigration toujours croissante de la population la plus pauvre de l’Europe (surtout de l’Irlande et de l’Allemagne) donne lieu à de grandes mesures, non pas dans le but de l’arrêter, mais pour aller au-devant d’elle, afin de l’empêcher d’être nuisible et la rendre aussi bienfaisante que possible pour la nation et le pays. Les Irlandais sont les meilleurs manœuvres pour les travaux grossiers des Américains, et surtout pour la création des routes et des canaux. Les Allemands vont presque tous à l’Ouest rejoindre les colonies allemandes de la vallée du Mississipi, où tous les bras et toutes les capacités ont de quoi s’occuper suffisamment. Dans les États de l’Est, on commence déjà, comme en Europe, à avoir moins de travail que de travailleurs ; aussi ces derniers sont-ils dirigés par bandes nombreuses vers l’Ouest. Ce grand Ouest, comme on dit ici, qui s’étend jusqu’à l’océan Pacifique, est l’espoir et l’avenir de l’Amérique du Nord, l’espace libre qui permet à son peuple de respirer librement et lui donne une vie plus vigoureuse qu’aux autres nations.

Ces questions d’intérêt général provoquent dans chacun des États de grandes assemblées, où l’on prend des résolutions, et qui envoient des motions ou des pétitions au Congrès quand elles sont de son ressort. C’est plaisir de voir comme ces assemblées, du moins dans les États du Nord, suivent une marche progressive dans la voie de la civilisation du peuple, du développement du devoir populaire, et prennent, en vue de l’intérêt général, des mesures qui sont à l’avantage de tous.

Au milieu du mouvement produit par ces grandes questions, circule la nouvelle de la prochaine arrivée de Jenny