gent de finir ma lettre. Mais d’abord un baiser… sur le papier, et en esprit à tous les miens !…
Le plus grand collecteur d’autographes du monde est aussi l’homme le plus amical, doué d’un cœur excellent et d’une bonté parfaite pour moi. Sa collection d’autographes est la première que j’ai parcourue avec intérêt et quelque estime, non parce qu’elle remplit une chambre entière et beaucoup d’in-folios, et qu’il faudrait au moins six ou sept mois pour la parcourir, ce qui, assurément, est digne de respect ; mais parce que, à chaque autographe d’une personne remarquable, est joint son portrait (généralement une bonne gravure), une lettre ou document intéressant, et se rapportant à l’histoire de cet individu. Tout cela donne à la collection d’autographes de M. Tefft un intérêt historique et biographique particulier ; sa maison est une de ces bonnes et agréables demeures dont j’ai donné la description dans ma précédente lettre. Madame Tefft, deux jeunes fils et la femme de l’aîné, composent la famille paisible, bienveillante et hospitalière, sur laquelle la mort a récemment jeté son ombre. Ici pleurent deux mères : la plus âgée, son fils aîné, homme fait ; la plus jeune, son petit garçon : l’un et l’autre viennent de mourir.
Savannah est une ville délicieuse, et, encore plus que Charleston, un centre d’erreurs. Il y a dans chaque quartier une place verte entourée d’arbres élevés et magnifi-