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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

attention sur ce qui est en voie d’exécution. Je remarque en même temps avec quelle fermeté la propagation du travail intellectuel semble marcher dans ce pays ; comme chaque capacité ou talent se fraye aisément une route, trouve sa place, son centre d’activité, se fait connaître et apprécier. Downing mi cité comme l’un des hommes d’avenir les plus actifs Horace Mann. Par son enthousiasme, sa persévérance, il a, dit-on, opéré une grande réforme dans l’enseignement, obtenu la construction de vastes et jolies maisons d’école dans les États du nord, et donné une nouvelle vie à l’organisation de ces écoles. Il paraît que les réformateurs et les professeurs qui développent la vie intellectuelle en Amérique, en évoquant ses idéalités, viennent des États septentrionaux, de la Nouvelle-Angleterre, et surtout du premier pays où s’établirent les Pèlerins et les Puritains, le Massachusett.

Downing parle de sa propre activité dans ce sens avec la plus grande modestie. Mais mademoiselle Sedgewick m’a dit que les États-Unis possèdent peu d’hommes aussi généralement connus et activement bienfaisants que lui. Ses livres sur l’agriculture, le jardinage, les fleurs et les fruits se proposent tous d’ennoblir le goût, de rendre les produits les plus purs des sciences et de l’art, dans leurs diverses branches, accessibles à chacun. Ces livres se trouvent partout, et personne, riche ou non, ne bâtit une maison, ne crée un jardin, sans les consulter. Tout jeune ménage qui s’établit les achète. « C’est, dit Downing avec modestie, parce que je suis venu à une époque où l’on commençait à éprouver généralement le besoin de l’instruction pour bâtir des maisons et créer des jardins. » Downing est ce qu’on appelle ici « un homme qui s’est fait lui-même, » c’est-à-dire redevable surtout à ses propres