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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

Le 22 juillet.

Henry Clay a parlé, mais la question est restée au même point ; le monde continue à marcher comme il le faisait ; on dit cependant que la clôture du Congrès est prochaine. Le discours de Clay (il a duré trois ou quatre heures) n’a été en réalité que le résumé de la position, du développement de la question pendante de cette session, et une exposition de la manière dont Clay l’a traitée. Ce discours n’a point paru faire une grande impression sur le Sénat. On appel sentimental adressé aux membres du Congrès sur ce qu’ils diront en rentrant chez eux, à leurs femmes, à leurs enfants, relativement à la situation du pays, a complétement échoué et provoqué le rire ; il en a été de même de l’invitation à se dépouiller de toute petitesse, de tout motif égoïste, etc., etc., de donner, en vue du bien général, leurs voix au bill de compromis. Cette exhortation ne pouvait manquer d’échouer, puisqu’elle paraissait supposer que la résistance au bill était inspirée par des motifs bas, ce qui n’est point. Mais j’ai dû admirer les forces athlétiques de Clay sous le rapport de l’âme et du talent oratoire. Après avoir parlé pendant plus de trois heures avec feu, énergie, et quelquefois avec passion, d’une manière claire et logique, sur la lutte et la position de la question dont le Congrès s’occupe depuis sept mois, Clay soutenait encore avec vigueur un combat léger, — quoique avec les armes tranchantes du sarcasme, — contre le sénateur du New-Hampshire, qui mettait, comme d’ordinaire, tout le Sénat en gaieté. Clay se montra aussi habile que lui, mais moins amer. Plusieurs de ses saillies furent applaudies avec