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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

fruits de cette région ; de la Californie, avec ses rivières qui charrient de l’or, ses montagnes rocheuses remplies de ce métal, ses nombreuses et bizarres productions naturelles, sa Sierra-Nevada aux neiges éternelles, son grand lac salé dont les bords sont habités par « les saints des derniers jours » (les Mormons), dans une vallée dont la richesse et la beauté climatérique rivalisent, dit-on, avec celle du Caucase, du Pérou, et offrent, comme ces contrées, toutes les conditions naturelles nécessaires au développement d’une humanité parfaite ; de la Californie, le plus vaste de tous les États du Nouveau-Monde, terre véritablement nouvelle pour l’observateur, remplie de belles et fantastiques visions ; vers laquelle les peuples de l’Est et de l’Ouest se précipitent pour chercher de l’or ; de la Californie, qui a pour frontière, à l’orient, la steppe sauvage de Nebraska, lieu de chasse des tribus indiennes ; à l’occident, l’océan Pacifique dont les vagues se heurtent, dit-on, avec tant de régularité contre le rivage, que le bruit en est entendu au loin, que l’air et les feuilles en sont agités bien avant dans le pays. En ajoutant à ceci les projets concernant Panama et l’Amérique centrale, où les peuples des États-Unis creusent des canaux, établissent des chemins de fer pour joindre les deux Océans, tout cela présente un spectacle neuf, rafraîchissant, il en est question dans les débats du Congrès. Quant à la discussion proprement dite, je n’y vois rien de grand, mais la même amertume, la même injustice entre les partis politiques qu’en Europe, la même méfiance à l’égard de leur loyauté respective, les mêmes passions chez les hommes d’État grands et petits, et le même vouloir de faire dominer son idée n’importe à quel prix, la même mésintelligence, les mêmes personnalités, le même détournement de la chose à la per-