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LA VIE DE FAMILLE

fiques orages, dont les éclairs volaient et se croisaient sur l’Océan ; c’était véritablement un grand spectacle. Ajoute à ceci un air calme et des jours d’une beauté constante.

Nous avons souvent de la musique et des feux d’artifice sur le bord de la mer, en face de notre hôtel ! Nous ne manquons donc pas de distractions agréables, au nombre desquelles il faut mettre les cavalcades composées de cavaliers et d’amazones, elles ont lieu sur le bord de la mer ; les courses en voiture, les promenades à pied le long de la plage, où l’on cherche et trouve le diamant du Cap-May, petites pierres transparentes, blanchâtres, et qui, étant polies, ont une eau singulièrement limpide et jolie. Parmi les piétons du soir, après le lever de la lune, se trouvent quelquefois ma personne et le professeur Hart. J’aime à l’entendre développer ses pensées sur l’éducation de la jeunesse, sa manière pour éveiller et soutenir l’attention de ses élèves d’année en année, leur apprendre à appliquer l’activité de leur esprit avec une complète connaissance de cause. Ses pensées et sa méthode me semblent parfaites, le succès de son école, la capacité de ses disciples sous différents rapports lorsqu’ils en sortent, rendent témoignage de l’excellence de sa méthode.

On dit qu’il y a deux à trois mille baigneurs. « Mademoiselle, aurai-je le plaisir de prendre un bain avec vous ? ou bien de vous baigner ? » C’est une invitation faite souvent par un homme à une femme, absolument comme dans un bal, où l’on invite pour une contredanse ou une valse. Je n’ai pas entendu refuser cette invitation et n’ai rien vu se passer d’inconvenant dans ces danses de bains ; mais elles ne sont pas gracieuses, surtout la figure où le cavalier apprend à la dame à surnager, talent qu’il est bon d’avoir en cas de naufrage. Du reste, cette république baignante offre