Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
LA VIE DE FAMILLE

choses, vont et viennent continuellement d’un État à l’autre, du nord au sud, de l’est à l’ouest ; rien n’est tranquille, rien ne stationne, si ce n’est par exception.

L’instinct qui porte l’Américain à conquérir toute cette partie du monde, ainsi que ses ressources naturelles, est en pleine activité ; c’est pourquoi le gouvernement, comme les particuliers, favorisent le développement des sciences pratiques. La géologie, la chimie, la physique, etc., sont florissantes. Les États envoient des savants explorer les contrées nouvelles de l’Union ; des instituts se forment pour faire progresser les connaissances utiles, principalement sous le rapport des sciences naturelles et de la mécanique. De ce nombre sont : l’institut Franklin è Philadelphie, Smithsonian à Washington, dont les jolis constructions gothiques s’élèvent sur les bords de la Potomac. Cet institut, doté par un riche Anglais appelé Smithson, est destiné à former le noyau d’un institut national central, où tous les travaux concernant les sciences naturelles aux États-Unis auront un point de réunion. Le professeur Henry, secrétaire de cet institut, se réjouit de vous envoyer les premiers mémoires imprimés de cet établissement, et je me félicite d’être chargé de vous les remettre.

Je ne puis toucher maintenant qu’en passant ce grand thème, la « vie des États-Unis. » J’ai commencé ma course dans cette partie du monde par les États septentrionaux de l’Union. J’y ai trouvé la gravité et le travail, une force impulsive en avant incessante, celle de l’esprit et de la main. Ses grands établissements d’instruction, ses manufactures, ses asiles parfaits pour ceux qui souffrent, ses institutions destinées à relever l’humanité tombée, sont dignes d’admiration, ainsi que le mouvement général de la société qui s’élève. J’ai pu voir, avant l’hiver, le magnifique Hudson