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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/175

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

nous avions tous devant nous notre transformation et l’espoir d’une vie meilleure.

Je réfléchis un instant à mon tour et ne trouvai rien à répondre ; il me semblait que le frère n’avait pas tout à fait tort. Je soupçonnai cependant et soupçonne encore que l’espèce humaine a un travail plus considérable à faire sur cette terre que nous n’aurions de temps pour l’exécuter, si nous participions tous à la vie et à la mort des Trembleurs. Ne voulant pas soulever l’océan sur lequel ni Evans ni moi nous ne pourrions voguer convenablement, je me proposai de chercher d’autres lumières sur la vie et les institutions de la secte des Trembleurs.

Son but est le développement spirituel de l’homme par la vie de communauté spirituelle et sainte. Relations chrétiennes toutes d’amour sous le rapport de l’esprit et des actions entre hommes et femmes, avec prière, travail, pour et avec chacun, tels sont les ressorts qui la font agir. La répression des appétits temporels et une vie ascétique corporelle, tels sont les moyens destructeurs des obstacles qui s’y opposent.

Je demandai à une jeune fille : « Vous aimez-vous réellement beaucoup les uns les autres ?

— Oh ! oui ! nous nous aimons en vérité, » répondit-elle. Et ses beaux yeux bleu foncé rayonnèrent. Les rapports que j’ai eu l’occasion d’observer une couple de fois entre ces jeunes filles et les hommes d’un certain âge m’ont paru des plus affectueux ; on aurait dit des filles avec leur père.

Au milieu de notre conversation, James Lowell monta l’escalier en courant et entra dans la chambre où j’étais assise au milieu de la compagnie des Trembleurs. Son visage, rayonnant d’une vie pleine de fraicheur, brillait comme un soleil d’été dans cette réunion si pâle, quoique