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LA VIE DE FAMILLE

d’adresse mondaine innocente, et leur calme permanent contient au fond une bonne dose de sel.

Les femmes me plaisent surtout par ce calme achevé de leur personne extérieure et intérieure que j’ai déjà remarqué, leur air raisonnable ; on ne leur entend pas faire de sottes questions. Il y a parmi elles beaucoup de visages expressifs avec de jolis yeux, des traits purs et un teint clair.

L’intérêt que les Quakeresses prennent aux affaires de la patrie, surtout quand celles-ci se rapportent aux grandes questions de l’humanité, les distingue aussi de la foule des femmes. Les Quakers ont été de tout temps les meilleurs amis des nègres ; ceux qui s’enfuient des États à esclaves trouvent des protecteurs zélés chez les « Amis ». Plusieurs Quakeresses, remarquables par leur talent oratoire, ont souvent parlé, et avec force, dans les assemblées publiques sur quelque affaire concernant l’humanité. Pour le moment, elles s’occupent de l’émancipation. L’un des plus célèbres orateurs féminins de cette cause, Lucrétia Mott. était parmi les visites que j’ai reçues l’autre jour. C’est une petite et belle femme de cinquante et quelques années, aux traits fins, aux yeux magnifiques, très-calme et décidée de sa personne.

Le 25 juin.

Hier, jour de la Saint-Jean, je suis allée dans la vieille église suédoise de cette ville. Nos compatriotes ont été les premiers colons du Delaware, à partir de la chute d’eau de Trenton jusqu’à la mer. William Penn acheta d’eux le terrain où se trouve maintenant Philadelphie. Ce furent no-