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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/230

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LA VIE DE FAMILLE

Nous finîmes par danser autour de la maison. Plus tard, la soirée étant belle, nous descendîmes sur les bords du lac, et le chant des Étoiles de Tegner fut chanté sous le brillant firmament. Au moment de nous séparer, je priai madame Petterson d’entonner le psaume suédois du soir, et nous chantâmes :

« Toute la terre repose maintenant. »

Nous nous séparâmes ensuite avec des poignées de mains, et des souhaits de prospérité.

Je restai chez madame Petterson avec un peu d’inquiétude, je l’avoue, sur le repos de la nuit ; car, malgré l’abondance du souper, la maison annonçait une grande pénurie sous le rapport du confortable le plus ordinaire de la vie. Je devais partager le lit de mon hôtesse. « Hélas ! mademoiselle Bremer, me dit madame Petterson quand elle fut couchée, de combien de choses qu’il croyait indispensables l’homme peut se passer !

— Assurément, » répondis-je en grimpant dans le lit, où je dormis à peine, mais je reposai assez bien. Je fus très-contente le lendemain matin de me lever bien portante avec le soleil, un peu pâle à travers le brouillard. Le temps était froid, humide ; mais du café bien chaud me réchauffa le corps et le cœur.

Ce fut avec émotion et une reconnaissance affectueuse que je pris congé de mes amis suédois après le déjeuner. Madame Petterson voulait me donner le seul bijou qui lui restait, une grande bague en or ; je m’y opposai. Nous nous séparâmes avec larmes.

La cordialité, l’hospitalité, la gravité et la gaieté, ces qualités caractéristiques de la vie intérieure suédoise,