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LA VIE DE FAMILLE

cœur et « je sentais alors, dit-il, que je reposais en paix dans le sein d’Abraham. »

Fox avait été élevé dans la religion d’État de l’Angleterre. Il reconnut maintenant qu’on pouvait avoir fait des études à Oxford ou à Cambridge, et être incapable de donner le mot de l’énigme de la vie ; il pensa aussi que Dieu n’habite pas dans les temples faits de main d’homme, mais dans le cœur des vivants. De l’Église d’État il passa dans celle des dissidents et n’y trouva pas non plus « la vérité immuable, » la base solide de la conviction morale qu’il cherchait.

Georges renonça aux sectes religieuses et chercha la vérité au-dessus d’elles ; « quoique ébranlé par les tempêtes, son cœur croyait à une puissance ayant pouvoir sur la tempête, » et ancrage solide de l’esprit. Un matin, Fox, assis près de son feu, méditait en silence et sondait du regard son âme à lui. Un nuage passa dessus, il lui sembla entendre une voix qui disait : « Toutes choses proviennent de la nature. » Une vision panthéiste obscurcit et oppressa son âme. Mais, tandis qu’il continuait à méditer, une autre voix s’éleva des profondeurs de son esprit et dit : « Il y a un Dieu vivant, » et la lumière se fit en lui tout à coup. Les nuages, les doutes s’envolèrent, Fox se sentit pénétré de cette lumière, et arrivé à une certitude infinie, à une joie inexprimable.

La lumière et la certitude qui avaient éclairé son âme, et s’y étaient levées par sa propre expérience intérieure, parlèrent ainsi :

« Il y a chez tous les hommes une lumière intérieure, c’est la révélation de Dieu, une voix intérieure qui rend témoignage de la vérité, c’est la voix de Dieu, qui conduit l’homme à la vérité. Pour trouver la vérité, l’homme