Excepté leurs chefs et leurs guérisseurs, ils n’ont ni gouvernement ni gouvernants. La puissance et la considération de ceux ci proviennent de leur individualité, ils paraissent redouter infiniment de perdre leur popularité.
Tels sont, à fort peu d’exceptions près, la religion, les mœurs et les coutumes de toutes les tribus indiennes de l’Amérique du Nord, en exceptant celles qui ont adopté le christianisme et la civilisation.
On a beaucoup parlé, fait de suppositions, médité, écrit sur l’origine des Indiens, et l’on paraît s’être arrêté à ceci, qu’ils descendent des races Mongoles de l’Asie septentrionale, parce qu’ils ont une ressemblance frappante, encore aujourd’hui, avec elles, dans leur extérieur et leur manière de vivre. L’Asie et l’Amérique sont tellement rapprochées au nord, qu’un voyage de l’une de ces parties du monde, dans l’autre, n’est pas une entreprise incroyable pour de hardis caboteurs.
Les Péruviens, dans l’Amérique du Sud et les nobles Atzéques, qui ont eu une grande puissance, quoique de courte durée, et dont les plus illustres souverains ont prononcé des paroles sages et riches de poésie, comme celles du roi Salomon ; — ces Indiens, et ceux dont les villes saccagées ont été découvertes récemment dans l’Amérique centrale, étaient évidemment d’une race supérieure à celle des peuples primitifs de l’Amérique du Nord. Leurs antiquités et ce qu’on sait de leurs coutumes indiquent une parenté avec les peuplades les plus nobles de l’Asie.
Les personnes zélées pour la doctrine qui fait descendre tous les hommes d’un seul couple humain, et le place en Asie, recourent avec soin à tous les expédients pour expliquer les migrations des différents peuples. Je ne comprends pas pourquoi chaque partie du monde ne serait pas une