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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/32

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LA VIE DE FAMILLE

certifiait l’existence de la lumière intérieure dans son âme. Sa foi était basée sur le témoignage universel de sa conscience ; elle l’aidait à résoudre toutes les questions discutables. Quand on lui opposait les doctrines de la prédestination, des questions sur la liberté, la nécessité, le Quaker posait la main sur sa poitrine : « La voix intérieure à rendu témoignage ici de la liberté et de la responsabilité de la volonté. » Il disait encore :

« Tous les hommes sont égaux, parce que la lumière intérieure luit pour tous. Il faut rejeter tout gouvernement qui n’est point basé sur les lois de la raison universelle. Il n’y a aucune différence entre les prêtres et les laïques, entre l’homme et la femme. La lumière intérieure éclaire tout le monde, ne connaît pas de différence de classes ou de sexe. »

Mais je ne veux pas trop prolonger mes extraits de la doctrine des Quakers, et passe à la fondation de l’État qui porte leur nom. À mesure que la secte grandissait dans sa protestation contre l’Église et l’État, la persécution et la haine grandissaient également, et des milliers de Quakers moururent de froid et de mauvais traitements dans les prisons.

Ces sectaires opprimés tournèrent alors les yeux vers le Nouveau-Monde pour y chercher un refuge. Fox était revenu de la course qu’il avait faite, comme missionnaire, à travers les États orientaux de l’Amérique du Nord, depuis Rhode-Island jusqu’à la Caroline, en y répandant la semence de sa doctrine dans des milliers d’âmes prêtes à la recevoir. Plusieurs familles quakers anglaises se réunirent pour se préparer, ainsi qu’à leurs amis, un asile au delà de l’Océan, dans le pays qui avait accueilli Georges Fox. Elles achetèrent des terres le long du Delaware, s’y ren-