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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

dirent avec un grand nombre de leurs coreligionnaires, pour y fonder une société dont l’unique loi et règle serait la loi intime du cœur, éclairé par la lumière intérieure. William Penn se joignit bientôt à eux et prit la direction de la colonie comme son chef et son directeur naturel.

Quant à leur organisation civile et politique, la société des Amis se réunit à la colonie des Puritains en disant : « Leurs concessions sont de celles que les Amis peuvent approuver ; car, ajoutaient-ils, nous aussi nous plaçons la puissance chez le peuple. »

Mais les Quakers allèrent plus loin que les Pèlerins dans leur manière de comprendre et d’appliquer ce principe.

Les Puritains avaient adopté pour règle l’Écriture. Les Amis laissaient à l’esprit de se prononcer sur ce qu’on devait croire et suivre dans l’Écriture. Chez les Puritains, la paroisse avait le droit d’élire ses pasteurs. Les Amis ne voulaient pas de prêtres. Chacun, homme ou femme, était prêtre et avait le droit de prêcher lorsque l’esprit l’excitait à exprimer une vérité, car la lumière intérieure était présente chez tous.

Les Puritains avaient accordé à chaque homme voix élective et faisaient dépendre les décisions de la majorité. Les Amis, croyant que la puissance et le témoignage final de la voix intérieure se trouvaient chez tous les hommes, revenaient, dans leurs délibérations, sur la même question jusqu’à ce qu’il en résultât un accord volontaire.

Les Puritains avaient construit des églises sans ornements et sans images.

Les Amis n’avaient point d’églises. Ils se réunissaient dans des salles ou des maisons appelées lieux de réunion, y étaient assis en silence, écoutant les révélations de la