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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/365

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

M. D… a donné un nouvel élan à nos entretiens sur le grand Ouest ; diverses anecdotes qui le concernent assaisonnent le repas, et M. Stetson y apporte son contingent. En voici quelques échantillons.

Un homme, — un homme de l’Ouest, étant sur le bord du Mississipi, voit sauter un bateau à vapeur et s’écrie : « Vive Dieu ! les Américains sont un grand peuple ! (Cette exclamation est habituelle en toute circonstance dans le grand Ouest.)

Un passager de l’un des bateaux à vapeur du Mississipi eut récemment une querelle avec un autre passager. Ils montèrent sur le tillac, échangèrent quelques coups de pistolet, puis descendirent comme s’ils n’avaient fait que jouer aux balles ensemble. L’un de ces messieurs paraissait un peu pâle : il rentra dans sa cabine, en sortit le matin, à midi et le soir pour prendre ses repas pendant deux jours, et le troisième on le trouva mort dans son lit par suite de cinq balles qu’il avait reçues. Il faut avouer que c’est prendre la chose froidement.

Une certaine exagération joviale fait partie, dit-on, sous le rapport de l’expression, du caractère de l’homme de l’Ouest, surtout dans le Kentucky, et donne lieu à une foule d’histoires gaies. On raconte qu’un habitant de cet État fit l’éloge du sol en disant :

« Quand nous fumons bien la terre et que nous y semons du maïs, chaque grain en rapporte cent cinquante. Lorsque nous semons sans fumer, un grain en donne cent, et si nous nous abstenons de fumer et de semer, le sol donne environ cinquante grains pour un ! »

J’ai eu avec M. Silsbee, le pasteur pâle, des conversations sur la théologie et sur celle de Swedenborg. Nous nous sommes un peu disputés ; mais j’ai bientôt reconnu