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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/375

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

tisme plus habile, qui fît usage durant quelque temps du droit de la force, mon âme, pénétrée d’une profonde croyance, d’un profond amour pour le pays et le peuple lointain qui avaient levé le drapeau de la liberté humaine, proclamé le droit et la capacité que l’homme a de se gouverner lui-même, et de fonder sur ce droit un empire composé d’une fédération d’États, — commencement de la plus grande formation politique de la terre, — mon âme s’est élancée vers lui.

Ce que je suis venue chercher ici était donc l’homme nouveau et son monde, la nouvelle humanité et un aperçu de son avenir sur la terre nouvelle.

Je vais vous dire, maintenant, ce que j’ai vu et trouvé jusqu’ici.

J’ai passé l’hiver dans les États du nord-est de l’Union, le New-York, le Massachusett, le Connecticut, États primitifs d’où sont sortis et sortent encore des essaims qui vont peupler le continent américain, lui donner leurs lois, leurs mœurs, leurs coutumes. Ce qu’on doit admirer dans ces États primitifs, ce sont de grands établissements d’éducation pour la jeunesse, les écoles, les asiles crées en faveur des malheureux. Ces produits d’un noble cœur sont établis sur un grand pied. C’est un plaisir de voir et d’entendre les enfants dans les salles vastes et aérées des écoles publiques gratuites. Ils y sont complétement éveillés, pleins de vie ; ils comprennent ce qu’ils lisent et apprennent. La grande réforme des écoles, l’impulsion donnée à l’éducation populaire en Amérique, sont dûs, en grande partie à l’enthousiasme, à la persévérance, à l’énergie d’un seul homme, — Horace Mann, l’un des plus beaux et des plus remarquables phénomènes de cette civilisation, et surtout parce qu’il s’adresse à la femme aussi bien qu’à l’homme,