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LA VIE DE FAMILLE

et place celle-ci sur la même ligne, comme professeur de la nouvelle génération[1].

J’ai suivi ce phénomène de l’orient à l’occident, à partir de l’université splendide, où cinq cents élèves (garçons et filles) étudient, sont gradués pour se lancer dans la vie publique en qualité d’instituteurs et d’institutrices, vers la chaumière en bois dans le désert de l’Ouest, et pour ouvrir aux garçons déguenillés les livres d’école contenant un aperçu du monde entier et les plus nobles perles de la littérature américaine. J’ai causé avec Horace Mann, l’homme à l’espérance infinie, et il me l’a communiquée, quant au perfectionnement intelligent et à l’avenir de l’espèce humaine dans cette partie du monde ; car ce qui existe dans les États du nord-est s’établira tôt ou tard dans ceux du sud et de l’ouest. La conscience publique comprend toujours davantage l’importance de la question de l’éducation populaire, et marche en avant avec succès ; on dirait une impulsion naturelle, un courant intellectuel qui franchit tous les obstacles.

Voulez-vous savoir comment s’exprime son énergique représentant dans le Nouveau-Monde ? Horace Mann écrit en invitant les amis de l’éducation à une assemblée qui a eu lieu en août 1850 :

« Il n’a jamais été plus nécessaire que maintenant de donner à l’intelligence humaine son entier développement, l’instruction. Dans aucun pays, celle nécessité n’est aussi impérieuse qu’ici. Les occupations ordinaires de la vie exigent à présent cent fois plus de connaissances qu’il y a

  1. Les jeunes filles apprennent dans l’école supérieure le latin, le grec, les mathématiques, l’algèbre, la physique, et deviennent fort habiles dans ces sciences, considérées chez nous comme au-dessus des cerveaux féminins. (Note de l’Auteur.)