Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/382

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
374
LA VIE DE FAMILLE

dans le sein de l’Union américaine. Plus la conscience humaine de haute politique grandira dans ce pays, plus la lutte se concentrera autour de ce point, et plus elle deviendra ardente.

J’ai vu de grands hommes d’État, entendu de grands discours à Washington, et il n’y a pas de pays au monde, je crois, qui présente à cette époque une assemblée délibérante où se trouvent réunis des talents plus remarquables, des hommes politiques plus éminents que dans le Sénat des États-Unis. J’ai rencontré ici, comme partout, l’absurdité et l’amertume sur le champ de bataille de la politique.

Ce qui m’a le plus frappée dans le Congrès des États-Unis, c’est le mode de représentation. Chaque État, petit ou grand, de l’Union, envoie deux sénateurs au Congrès ; ils forment le Sénat ou Chambre haute. Le nombre des représentants qui composent l’autre Chambre ou des Communes est déterminé par la population de chaque État. Plus elle est considérable, plus il y a de représentants au Congrès. Chaque État de l’Union se gouverne de même par deux Chambres, sénat et représentants, dont les deux cent vingt membres sont élus parmi les citoyens de l’État. Chaque État a son Capitole.

Ce mode de représentation donne lieu à beaucoup de vie spéciale. L’État de Granit et l’État aux Palmettes, la vieille Virginie et le jeune Visconsin, le Minnesota et la Louisiane, si différents par leur position, leur nature, leur climat, leurs produits, leur population, se présentent au Congrès comme des individualités et prennent part à toutes les questions générales, à celles qui intéressent l’humanité entière dans ce qu’elles ont de particulier et de commun.

Le président Taylor est mort durant mon séjour à Washington, et j’ai assisté à l’installation de son successeur