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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/395

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

Je voudrais pouvoir vous parler maintenant de ces hommes, de ces femmes de l’Amérique, appelés les meilleurs, que j’ai appris à connaître durant mon pèlerinage, de ces hommes si simples, si doux, et cependant si forts, si mâles dans leur activité comme citoyens, comme époux, pères et amis ; de ces femmes si bonnes, si maternelles, si douces de manières, si fermes dans leurs principes, se reposant dans la vérité comme la fleur dans la lumière du soleil ; de ces beaux, de ces heureux foyers dont j’ai été l’hôte pendant des jours, des semaines, des mois ! Ma vie en Amérique a été, est encore une visite intime dans les familles de tous les États américains. J’y ai vécu, non pas en étrangère, mais comme une sœur avec ses sœurs et ses frères, causant ouvertement avec eux de toutes choses ; ce que j’y ai trouvé de vie chrétienne vraie, d’amour de la vérité, de bonté, d’esprits chauds et ouverts en faveur de la grandeur, du bien de l’humanité, est inexprimable. La connaissance que j’ai faite de quelques beaux caractères enrichira mon âme pour toujours. Nulle part je n’ai trouvé une hospitalité, une cordialité plus noble et surabondante. Si j’étais obligée de chercher une expression pour désigner le caractère particulier de l’homme du Nouveau-Monde, je n’en trouverais pas de plus vraie que : belle humanité.

Il n’est pas difficile de prévoir que la vallée du Mississipi, par suite des différents peuples qui s’y établissent, de la variété de sa nature et de son climat, présentera, plus tard, une vie populaire d’une espèce toute nouvelle, avec des variétés infinies de vie, de caractère, un tableau tout nouveau de la société humaine. Mais quelle figure aura le sommet de l’immense pyramide dont on pose dans ce moment la base ?… Une chose me semble certaine :