l’habitant de la vallée du Mississipi deviendra le citoyen du monde, l’homme universel par excellence.
Je vais essayer de tracer quelques scènes du grand, du nouveau drame qu’on représente en Amérique, dont les actes ont mille ans. Ceux qui n’ont vu dans la vie des États-Unis qu’uniformité ou confusion, ne l’ont pas regardée, ou l’ont fait avec des yeux distraits. Rien, dans cette civilisation du monde et de l’État, ne me frappe comme son large caractère dramatique.
Le théâtre représente deux immenses vallées entre trois chaînes de montagnes, allant du nord glacial couvert de neige au sud brûlant : les monts Alleghany, les montagnes Rocheuses et la Sierra-Nevada, ou chaînes des montagnes de neige. À l’orient et à l’ouest le terrain baisse vers deux océans.
Ce qui distingue surtout le sol sur le bord de la mer et entre les montagnes, c’est sa fertilité, les rivières, les lacs qui le découpent. Il n’est pas de pays aussi bien arrosé que l’Amérique du Nord et offrant autant de ressources pour faire circuler la vie. Aucune contrée ne donne un pareil accès à la beauté et aux produits de toutes les zones, de tous les climats.
Je vois paraître sur cette scène divers groupes formés par des États, avec des caractères et des conditions de vie différents, mais réunis par les mœurs, le langage et les constitutions, comme par la circulation extérieure et intérieure. Voici d’abord les États de la Nouvelle-Angleterre avec les descendants des pèlerins, s’occupant de législation et d’éducation.
New-York et la Pensylvanie, l’État empereur et l’État quaker, ont un climat plus doux, et rivalisent ensemble sous le rapport de la population, de la richesse, des beau-