Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
DANS LE NOUVEAU-MONDE.

de lumière. Et les enfants, les pauvres petits enfants que l’on forçait de rester assis tranquillement et éveillés, sans occupation, sans un but propre à fixer leur attention, que pouvaient-ils penser, sinon : « Ah ! comme c’est ennuyeux ! finira-t-on bientôt ? » Moi qui ne peux penser et m’approfondir sur un sujet qu’en marchant, je me disais la même chose. Nous passâmes ainsi une heure, assurément. Enfin, deux anciens, assis dans la tribune, se levèrent et se tendirent la main ; ce fut le signal annonçant que l’assemblée était finie. J’étais heureuse de recouvrer la liberté et de sortir pour respirer. Dimanche j’assisterai à la réunion des Quakers unitaires : nous verrons si l’esprit y sera plus vif ; il a été tellement profond ici, qu’il n’a pu se montrer au jour. En tous cas, ces réunions silencieuses peuvent être fort bonnes comme discipline ; il y en a assez dans le monde où l’on parle de tout sans ordre ni résultats.


Dimanche 30 juin.

Oui, l’esprit a été vif dans l’assemblée des Quakers unitaires. Il a touché d’abord un homme, puis une femme, et je l’ai entendu parler du point central même de la confession quaker. L’homme (j’ai oublié son nom) était âgé, avait un air animé quoique grave ; il exhorta l’auditoire à s’en tenir à l’intégrité, à la pureté de l’intention, de la conviction. De la lumière pure de la volonté en sortirait une autre qui se répandrait sur la vie et tous ses actes. Le discours était bon, animé, clair et sensé ; mais je pensais à ces paroles : “ L’homme naitra de nouveau par l’esprit et l’eau. ” Ici était l’eau, et rien de plus. C’était la purification humaine. Il ne fut pas question de l’esprit céleste, de la vie