un véritable malheur pour cette colonie naissante, du reste favorisée par la fertilité extraordinaire du pays dont elle est environnée et sa richesse en fait de végétaux précieux. Néanmoins, la colonie de Libéria grandit lentement, il est vrai, quant à la population et au commerce. Elle est gouvernée par des administrateurs que les colons choisissent eux-mêmes ; elle a des églises, des écoles, un hôtel de ville, une imprimerie, des magasins de commerce, des boutiques. Deux villes y sont commencées. On dit que les nègres de la colonie ont plus de goût pour le commerce de détail que pour l’agriculture, ce qu’on remarque généralement dans toutes les colonies situées sur le bord de la mer. Quelques nègres se sont enrichis par le commerce de détail, tandis que d’autres n’y trouvent qu’un entretien convenable.
« Mais, dit le commodore Perry dans son rapport sur la colonie américaine de l’Afrique, il est satisfaisant de voir le comfort dont la plupart des nègres sont entourés ; beaucoup d’entre eux jouissent d’une aisance inconnue aux premiers colons de l’Amérique du Nord. Le besoin paraît inconnu parmi eux, et si quelques-uns souffrent, ce doit être par suite de leur paresse.
« J’ai vu, au cap Palmas, les nouveaux défrichements des colons ; ils annonçaient un travail considérable et commençaient à prendre l’aspect de champs bien cultivés. Les routes étaient remarquablement bonnes, surtout en ayant égard à la jeunesse et aux faibles ressources de la colonie.
« Le climat de l’Afrique occidentale ne doit pas être considéré comme malsain pour les colons de couleur. Tous sont obligés de passer par la fièvre d’acclimatation ; mais depuis que des habitations commodes ont été construites et que les malades peuvent être bien soignés, le nombre