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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/413

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

des décès a considérablement diminué. Une fois que le colon a surmonté la maladie, il trouve un climat et un air convenables à sa constitution. Il n’en est pas de même pour les blancs. Un séjour de quelques années sur cette côte les tue presque immanquablement. »

Cincinnati, 29 novembre.

On a célébré hier l’une des fêtes nationales, peu nombreuses, du Nouveau-Monde, celle des actions de grâces. Tous les peuples devraient la célébrer également, comme l’une des plus dignes d’une humanité noble et clairvoyante. Je suis allée le matin dans l’église baptiste. Le prédicateur, homme de talent, avait pris pour texte, en outre de l’action de grâces pour les bienfaits publics et particuliers dont il fit l’énumération, la question de l’esclavage dans les États-Unis. On l’avait accusé de ne pas oser se prononcer à cet égard ; voulant se disculper, il maudit l’esclavage, regretta son introduction en Amérique, condamna également la manière de procéder des abolitionnistes. « Ils ont empiré la situation, rendu l’émancipation impossible dans l’Amérique proprement dite. Jamais les États du Sud n’ont saisi la chaîne de l’esclavage d’une main plus ferme. » Suivant l’orateur, l’ennoblissement de la race africaine par le christianisme, et la colonisation des noirs affranchis sur la côte d’Afrique, sont les seuls moyens véritablement bons à employer pour la destruction graduelle de l’esclavage.

J’avais suivi l’orateur avec le plus grand intérêt, et j’eus pour ainsi dire une vision, me montrant toutes les parties de la terre se levant au nom du Prince de la paix, se réu-