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LA VIE DE FAMILLE

Nous sommes encore dans la région des céréales du Mississipi, mais nous entrerons bientôt dans celle du coton. Nous avons maintenant l’Arkansas à droite, à gauche le Tennessée, États à esclaves avec de riches produits, mais brutes encore sous le rapport de la culture intellectuelle et matérielle.

Le 20 décembre.

Nous voici dans la région du coton. Les rives sont encore basses et fangeuses, couvertes de forêts de peupliers à coton, maintenant dépouillées de leurs feuilles, interrompues çà et là par des plantations de coton, avec villages d’esclaves peints en blanc et habitations de planteurs. On voit des figures noires se mouvoir sur la terre grise, elles ramassent tout le coton resté sur les buissons. Je suis descendue à terre aujourd’hui avec M. Harrison, près d’une plantation, et j’ai pris quelques branches auxquelles était suspendu un peu de coton.

Nous avons maintenant l’Arkansas à droite, et l’État du Mississipi à gauche. On voit le long de la rivière des roseaux épais qui se dressent comme une muraille entre le cours d’eau et le pays.

Le Père Marquette a pénétré jusque-là en venant du nord. C’est jusque-là qu’est venu, du sud, le premier Européen, l’Espagnol Ferdinand de Soto.

La découverte du Mississipi a deux poëmes : l’un est beau, éclairé par le soleil, comme ses îles poétiques et ses eaux limpides au nord ; l’autre est tragique et sombre comme la couleur du fleuve. Le héros du premier est le