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LA VIE DE FAMILLE

revenir avec des hommes demi-nus et dépouillés de tout ?…

Il ôta les chaînes aux prisonniers, en fit fabriquer de nouvelles armes, habilla ses hommes avec des peaux, des nattes de lierre, et pénétra plus avant à l’ouest en cherchant le pays de l’or.

Il marcha pendant sept jours à travers les déserts, les forêts, les marais, puis il atteignit des villages indiens sur le bord du Mississipi.

Ferdinand de Soto est le premier Européen qui ait vu ce puissant fleuve ; trois siècles n’en ont pas changé le caractère. On le représente comme étant large, bourbeux, avec courant rapide qui entraîne rapidement des souches, des arbres entiers. En mai 1544, les Espagnols traversèrent le fleuve sur de grandes barques en bois qu’ils avaient fabriquées eux-mêmes. Soto pénétra dans l’Arkansas. Ici, les Espagnols furent accueillis par les indigènes comme les enfants du soleil, et on leur amena des aveugles, afin que la vue leur fût rendue par les fils de la lumière.

« Bornez-vous à invoquer le Dieu qui demeure dans le ciel, répondit de Soto, et il vous donnera ce dont vous avez besoin. »

Obéissant à une obscure attraction, Ferdinand de Soto pénétra encore plus avant au nord-ouest, dans l’intérieur du pays, jusqu’aux montagnes de la rivière Blanche, à deux cent milles à l’ouest du Mississipi ; mais ces montagnes n’avaient ni or ni pierres précieuses.

Il passa l’hiver avec ses gens dans une ville indienne, sur le bord de la rivière Blanche, chez une tribu paisible, qui s’occupait d’agriculture et avait des villes fortes. Les jeunes cavaliers exercèrent sur ces Indiens pacifiques toutes les violences suggérées par leurs caprices. Soto ne