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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/87

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

chez les femmes de cette secte, et leur manière d’être pleine de bon sens. Elle est toujours habillée en blanc, et chaque matin la table du déjeuner est ornée de roses fraîches que mademoiselle Donaldson rapporte de sa course matinale dans le parc du Capitole. Elle est l’idéal de la quakeresse poétique, et de temps à autre sa conversation est assaisonnée de quelques beaux vers. Ils sont toujours cités à leur place et dits agréablement ; sa présence seule suffit pour me rafraîchir et me reposer. Madame Johnson, avec ses bains froids, son naturel frais et les discussions que je l’entends soutenir à mon grand plaisir, par-ci, par-là, avec notre compatriote le docteur Hebbe, la paix, la liberté dont je jouis dans son beau foyer, m’en rendent le séjour infiniment agréable.

Washington, 14 juillet.

C’est dimanche, je reste au logis pour me reposer et causer avec toi. Il fait très-chaud, mais le sycomore qui est devant ma fenêtre me donne toute l’ombre et la fraîcheur possible par mes jalousies vertes.

La lutte a recommencé de plus belle. Le président Taylor repose dans son paisible tombeau, fort regretté des siens et de ses camarades du champ de bataille. Ses funérailles ont eu lieu l’autre jour avec pompe, et cependant moins de solennité que celles de Calhouen à Charleston ; les spectateurs n’étaient pas aussi nombreux. Les partis politiques s’élancent de nouveau l’un contre l’autre pardessus sa tombe, et les exhortations auxquelles sa mort avait donné lieu dans le sein du Congrès pour engager ses membres à s’occuper de choses plus hautes que des in-