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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/92

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LA VIE DE FAMILLE

du Nord, et a haussé d’un étage tout l’édifice de la société. Son raisonnement est en abrégé celui-ci :

« Nous héritons des facultés, des bonnes et mauvaises qualités de nos parents. Une génération hérite de la précédente. Les crimes et les vertus des parents se transmettent, et sont, conformément aux paroles de la Bible, punis ou récompensés dans les enfants et petits-enfants ; c’est le cas pour l’humanité prise en bloc. En donnant une bonne éducation au peuple entier, celui-ci s’élèvera de génération en génération, et ainsi jusqu’à l’infini. » Horace Mann parle de ceci avec la foi qui transporte les montagnes. Comme Carey, il est d’une nature militante, n’épargnant pas ceux qui lui résistent ; il n’est guère aimé de ses adversaires, des gens qui veulent vivre dans la mollesse de l’esprit. Quand je les contredis, c’est pour les faire parler davantage, car je suis ravie de les connaître. Tous deux sont dans le meilleur âge de la vie, ont une taille élancée, souple, l’animation de la jeunesse, et le rayon du génie qui éclaire leur visage en forme la principale beauté. Je me souviens surtout de leurs yeux limpides et brillants.

Je rencontre ici des hommes dont le talent spécial, la saine raison, éclairés par ce rayon d’en haut, agissent toujours d’une manière vivifiante, n’importe où il se trouve.

Dans ce pays, toute question d’État est, secrètement ou non, liée au bien-être suprême de l’humanité, et traitée en conséquence. Dans cette ville, où la société est maintenant, pour ainsi dire, le salon du congrès, il est facile de faire de chaque entretien le point central de la vie et de l’animer en conséquence.