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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/147

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

phie et à New-York ; là, je rentrerai dans mon cher Rose-Cottage. J’irai de là aux Montagnes Blanches du New-Hampshire, je visiterai le Maine et Vermont ; au commencement de juillet je serai de nouveau dans mon premier et beau foyer de l’Hudson ; de là en Angleterre, puis—à la maison.

Je vais passer quelques jours à Cardinas, petite ville sur le bord de la mer, puis je reviendrai ici. Madame de Conick me prête sa volante.

LETTRE XXXV


Cardinas, le 19 mars 1851.

C’est dans cette ville que débarqua l’année dernière la première et extravagante expédition de flibustiers commandée par Lopez ; elle fut repoussée par la bravoure des soldats espagnols. On montre les traces laissées sur les murs par les balles, et on vit dans l’attente et la crainte continuelle d’une nouvelle attaque avec les mêmes chefs. Chacun est sur le qui-vive, on fait bonne garde. Cardinas, petite ville de même construction que la Havane, a un grand commerce de sucre et de mélasse. Elle est sur le bord de la mer, mais si basse, qu’elle n’en voit qu’une très-faible partie ; son port n’est pas assez profond pour recevoir des navires d’un fort tonnage. J’habite dans un petit hôtel tenu par une madame W…, veuve d’un Portugais ; elle a cinq filles, c’est presque quatre de trop. Je ne craindrais pas aux États-Unis d’avoir dix filles ; je saurais que, fussent-elles pauvres, elles pourraient y acquérir