Aller au contenu

Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
240
LA VIE DE FAMILLE

où domine l’institution de l’esclavage la loi est toujours impuissante à se faire obéir. En attendant, quelques articles des lois de liberté espagnoles ont créé des tribunaux qui veillent à leur exécution, et auxquels les esclaves peuvent recourir.

D’après ces lois, tout esclave peut se racheter moyennant une somme fixée par elles, cinq cents pesos ou dollars. Aucun propriétaire n’a le droit de refuser la liberté à son esclave, quand il lui paye cette rançon. Je dois ajouter que bon nombre de ces propriétaires d’esclaves sont assez doux et justes pour rendre la liberté à leur esclave pour une somme bien inférieure. Si un propriétaire refuse à son esclave la liberté qu’il lui demande, celui-ci peut s’adresser au syndic de la ville ou du district, qui nomme alors, d’accord avec l’esclave et son maître, des arbitres au nombre de trois, pour juger l’affaire.

Selon la loi de l’affranchissement espagnol, une mère a le droit de racheter son enfant moyennant cinq pesos avant sa naissance, et pour le double quand il est né. Cependant cette disposition de la loi n’est pas suivie, à ce qu’il paraît, à moins que des maîtres bienveillants n’y consentent.

La même loi donne aux esclaves plusieurs moyens de gagner de l’argent, en sorte que la liberté brille toujours devant eux comme l’étoile de Bethléem, pendant leur route à travers le désert. Ceci a lieu surtout pour les esclaves des villes. Dans les plantations et les murs du bohen, il ne leur est pas facile de s’informer de l’étoile de Bethléem, et surtout de la trouver ; néanmoins ils y parviennent quelquefois.

La loi d’affranchissement a eu cependant ce résultat, que la population noire de Cuba (elle se compose de cinq