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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/28

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LA VIE DE FAMILLE

nie profonde avec la scène naturelle qui m’entourait et l’aimable jeune femme assise à mon côté.

Le soir je suis allée au spectacle, invitée par le directeur, qui a eu la politesse de mettre une loge à ma disposition pendant mon séjour à Mobile. Dans une pièce intitulée la « Fille des Étoiles, » j’ai vu avec beaucoup de plaisir une actrice fort jeune, douée d’un talent extraordinaire, mademoiselle Julie D… ; à ma grande surprise elle m’a fait répandre des larmes.

Du 8 au 12 janvier.

Belles et paisibles journées ! La ville, ses habitants, le temps, tout me plaît à Mobile, j’y végète admirablement, et demeure chez madame Waltom, mère de madame Le Vert ; c’est une femme excellente, d’un certain âge et veuve du précédent gouverneur de la Floride. Son foyer est lumineux et calme ; il en est de même de l’aspect et des manières de ses nègres. Je fais tous les matins une promenade dans un camp d’Indiens Choctaws en dehors de la ville et m’amuse extrêmement à étudier la vie et les coutumes de ces sauvages. Pour m’y rendre, je monte la rue du Gouvernement, la principale rue de la ville ; elle est large et droite, c’est une allée formée par de jolies villas entourées d’arbres et de jardins. Des orangers chargés de fruits resplendissent au soleil, qui de tous les jours fait autant de belles journées d’été.

Le camp indien se compose de treize huttes en écorces, ressemblant à nos échoppes de marché, mais entièrement ouvertes d’un côté, du moins pendant le jour. L’intérieur de ces huttes est de la plus grande pauvreté. L’activité et les soins des habitants ne paraissent avoir d’autre but que