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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/313

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

pulaire de « vieux goudron et vieille térébenthine. » Ses parties du nord-ouest sont montagneuses et possèdent beaucoup de beautés naturelles. Madame Holbrook dit que cet État est célèbre seulement par sa loyauté et la simplicité de ses mœurs. Lorsque les autres États furent obligés de payer la dette qu’ils avaient contractée envers l’Angleterre pour un emprunt qui échoua, la Caroline du Nord donna l’exemple de l’exactitude, de la fidélité à sa parole, et paya sa part sans hésiter.

Dans plusieurs endroits où nous nous arrêtâmes en route, il y avait des forêts d’arbres à feuilles rondes, riches sous le rapport des espèces ; j’en ai compté plus de douze dans un bouquet de bois. Vers le soir de ce jour nous arrivâmes à Weldon, petit village frontière entre la Caroline du Nord et la Virginie ; l’écumante et fougueuse rivière de Roanoke sépare les deux États.

Vers le crépuscule je suis allée voir les cascades. Les mouches luisantes dansaient sous la sombre voûte des arbres. La nature était ici romantiquement sauvage et belle, la contrée aussi déserte et silencieuse que si elle était dépourvue d’habitants.

Nous avions un bon gîte, et, quoique j’eusse l’annonce d’une migraine, je pus, à ma grande satisfaction, continuer mon voyage par un chemin de fer à petite vitesse, qui nous conduisit paisiblement et commodément à travers les champs de la Virginie jusqu’à Richmond sa capitale. Elle a trente mille habitants (la moitié de couleur), et une situation romantique sur des hauteurs et dans des vallons sur la rive du Saint-James. J’ai dû prendre congé de mes compagnons de voyage dès hier au soir ; ils ont continué leur route de bonne heure le lendemain ; ils se rendent à Saratoga où ils vont prendre les eaux et les bains. Je compte