cathédrale, et j’y ai vu une grande pompe et magnificence. On se croit ici reporté à deux siècles en arrière. Presque personne ne priait dans l’église. Les prêtres marchaient en procession, encensaient, allumaient des cierges, s’occupaient de beaucoup de cérémonies, mais évidemment sans dévotion. La musique était belle, et pleine d’une intime piété ; un esprit religieux, inspiré, y avait répandu son âme, et je priai avec lui. La cathédrale est belle, claire, quoique peu spacieuse. Elle contient quelques tableaux qui m’ont fait plaisir. L’un d’eux représente les âmes dans le Purgatoire. Au-dessus des flammes plane la Madone avec l’Enfant Jésus ; tous deux abaissent les yeux avec miséricorde. Quelques âmes les aperçoivent, sont ravies par leur beauté, et tandis qu’elles les regardent et les adorent, elles s’élèvent involontairement au-dessus des flammes.
Un autre tableau représente la sainte Vierge debout sur le globe de la terre. Son regard est dans le ciel, sa prière, toute son âme y vivent, et, sans y songer, elle pose le pied sur le serpent qui rampe à ses pieds. Ces deux tableaux datent visiblement d’une époque de profonde vie religieuse.
Les os de Colomb reposent dans la cathédrale. Une table de marbre blanc, incrustée dans le mur près du chœur, indique la place où ils sont. Elle représente aussi sa tête en bas-relief ; au-dessous se trouvent quelques symboles très-pauvres d’idées et au-dessous de ceux-ci est une inscription plate, faible, mal composée, annonçant que les cendres de Colomb reposent ici, mais que sa renommée vivra à travers les siècles.
J’ai visité un jour la cathédrale avec M. Vassar ; nous étions conduits par un adolescent qui paraissait destiné à entrer dans les ordres. Quand il sut que M. Vassar avait