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Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/26

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Automate pieux, dressé pour l’homicide,
Il n’a point dit : où vais-je ? Il est allé. Son guide,
C’est toi. Tu l’as plié, façonné sous ta loi :
Il n’était plus lui-même, il est devenu toi.
Oui, l’homme a disparu, le siècle entier se montre.
Le crime avec la gloire en passant se rencontre :
Un monstre immole un roi qui du peuple est l’amour,
Et sous le fer des lois il périt à son tour.
Il meurt, il l’a prévu. Tout est comme il doit être.
Il a lu dans les cieux, qu’Aubry lui fit connaître,
Où Guignard lui montra son forfait couronné,
Qu’à venger les ligueurs il était destiné.
Tranquille, il a rempli sa mission sévère ;
Tranquille, il va toucher son auguste salaire.
Voilà tout ce qu’il sait, voilà tout ce qu’il veut.
Nulle crainte en mourant, nul remords ne l’émeut.
Punis-le maintenant, siècle auteur de son crime.
Et s’il n’eût, tout rempli de l’esprit qui t’anime,
À ton école appris le métier d’assassin,
Comment au sang royal eût-il trempé sa main ?
Dans le sort de Henri qu’avait-il à connaître ?
Qu’était-il de commun entre un moine et son maître ?
Des cloîtres aux palais l’intervalle est si grand !
Du trône et du prie-dieu l’orgueil si différent !