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Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/44

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Naguères, l’œil tourné vers l’Irlande en alarmes,
Le poète disait : Qu’as-tu fait de tes armes ?
Sous le poids de tes fers dont je te vois frémir,
Tu gémis ! Devrais-tu te borner à gémir,
Fils d’Érin ? Est-ce là, quand tu sers sous des maîtres,
Ce qu’attendaient de toi tes belliqueux ancêtres ?
Quoi ! tu pleures couvert de lambeaux indigens !
Tes pères à combattre étaient plus diligens.
Rappelle-toi Sidnei : rappelle-toi ces braves
Qui demandaient au fer de briser leurs entraves.
Succombant dans la lutte, ils ont avec fierté
Passé de l’échafaud à l’immortalité.
Leurs noms de leurs vainqueurs effacent la mémoire.
Tombe illustre comme eux : n’est-ce rien que la gloire ?
Le poète s’est tû : la Justice a parlé.
L’humanité renaît sur ce bord consolé.
L’Irlandais a des lois. L’Angleterre lui crie :
Tu n’es plus étranger au sein de ta patrie.
La terre qui te porte et qui fut ton berceau,
Le soleil qui t’éclaire, et jusqu’à ce tombeau
Où de tes oppresseurs fuyant la tyrannie,
Tu croyais échapper à ton ignominie ;
Reprends tout. Ne crains plus qu’usurpant ta maison,
Tes titres et tes biens, et, plus encor, ton nom,