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de la succession d’Espagne, était l’ami intime du maréchal de Villeroi. Se trouvant en garnison à Bruges, il eut occasion de voir mademoiselle W**, qui avait trois frères, dont deux étaient militaires.

Le marquis fit sa cour ; il était Français, beau garçon, colonel de hussards, et bientôt la place se rendit à discrétion.

Mademoiselle W** n’en était pas à sa première faute ; mais celle-ci devint publique, parce qu’une grossesse se déclara, et que le marquis, qui avait ses raisons, refusa absolument d’épouser.

Avant que cette affaire fût arrangée, le régiment reçut ordre de partir, et avait à peine fait trois lieues lorsque l’aîné W** parut, courant à franc étrier. Le marquis ne lui donna pas le temps de parler ; ils se retirèrent dans un petit bois à cent pas du grand chemin ; je frère resta sur le carreau, et le marquis continua sa route.

À quelques mois de là, il se trouvait à Bayonne, et fumait tranquillement à la