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porte de son auberge, quand il vit le second des frères descendre d’une chaise de poste, et venir droit à lui. « Je sais ce que vous me voulez, lui dit-il, et je vais vous suivre. » Effectivement ils allèrent sur le bord de l’Adour, et W** perdit la vie dans ce second combat.

Plus de deux ans s’écoulèrent avant que le marquis entendit de nouveau parler de cette affaire ; et comme sa santé était fort dérangée, il demanda, pour aller respirer l’air natal, un congé qui devait être définitif.

La maladie était une affection de poitrine qui suivait sa marche régulière et mortelle ; et le marquis, déjà prodigieusement changé, était dans son château, à une lieue de Belley, quand on vint l’avertir qu’un étranger demandait à le voir.

Il ordonna qu’on fît entrer, et ne fut pas médiocrement surpris de voir le troisième frère W**, qu’il avait laissé à Bruges à peine âgé de seize ans. « Je connais le but de votre voyage, lui dit-il ; mais ce n’était