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pas la peine de venir ; avant qu’il soit peu de jours, la nature aura fait, sans aucun danger pour vous, tout ce que vous pouvez désirer de moi. »

« Je ne confie à personne, ce que je n’attends que de mon épée, dit le Belge furieux ; venez, monsieur, le temps presse. »

Le marquis se fit donner son épée, fit relever les quartiers de ses pantoufles, et en camisolle de nuit suivit son antagoniste dans une forêt à peu de distance du château.

Il fut attaqué si vigoureusement qu’il fut obligé de rompre ; une racine se trouva derrière lui ; et comme il était affaibli par la maladie, il tomba. W** le voyant à terre, baissa aussitôt son épée : « Relevez-vous, monsieur, lui dit-il ; je suis venu pour vous combattre, et non pour vous assassiner. »

Le marquis s’étant relevé, ne voulait pas continuer à se battre ; mais son adversaire l’y força, soutenant avec imprécations qu’un des deux devait rester sur la place. Le com-