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PRÉFACE.

La viscosité des fluides est le plus simple de tous les phénomènes irréversibles ; elle se manifeste au sein d’un milieu physiquement homogène et dont la température peut être uniforme, ce qui la distingue de la conductibilité thermique ; elle ne met en jeu que des actions mécaniques, ce qui la distingue du dégagement de chaleur par le courant électrique. On peut donc l’étudier à titre d’exemple de phénomène irréversible, à un point de vue plus spécialement thermodynamique. On peut aussi, particulièrement quand il s’agit des gaz, prendre pour guide la théorie moléculaire.

En fait, les phénomènes de frottement ont joué un rôle fondamental dans le développement de la Thermodynamique ; mais la réciproque n’est pas aussi juste. Dans les mouvements lents, les seuls qu’on sache analyser, ce sont les forces, petites du premier ordre comme les vitesses relatives, qui sont directement mesurables et importantes, tandis que le travail converti en chaleur, petit du second ordre, n’empêche pas les transformations d’être pratiquement isothermes ; tant dans la théorie que dans la pratique, ce sont les données purement dynamiques, vitesses et forces, que fournit la première approximation, et à partir desquelles on estime le travail, et, s’il y a lieu, les variations de température.