Page:Brillouin - Leçons sur la viscosité des liquides et des gaz, Tome 1, 1907.djvu/48

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qui constitue alors une liaison, dont on doit tenir compte en formant les équations du mouvement ; la force qui correspond à cette liaison est précisément la pression isotrope traitée comme fonction de .

La rigueur logique du raisonnement ne doit pas faire illusion au physicien, qui ne peut pas oublier que les liquides, ainsi traités comme incompressibles par les mathématiciens, sont pourtant dix fois plus compressibles que les solides, dont personne ne songe à négliger la compressibilité ! C’est que l’absence totale de rigidité des liquides permet des mouvements d’étendue finie sans changement de densité dont le rôle naturel est très important ; les mouvements sonores dans lesquels la compressibilité du liquide intervient forment une classe séparée. En comprenant dans quel ordre les approximations doivent être obtenues, nous allons plus avant que par la méthode strictement mathématique.

Pour les gaz, Stokes a cru pouvoir admettre que la viscosité de compression est négligeable par rapport à la viscosité de déformation pure, ou que 3X + 2[x est beaucoup plus petit que 2[x ; il a donc posé, même pour les gaz,

 ;

c’est à cela que correspond l’idée vulgaire qu’on se fait du frottement, celle qu’on traduit inexactement en supposant qu’il se réduit à des forces tangenlielles, mais dont l’expression correcte est la suivante : le frottement correspond aux glissements ; aucun frottement ne prend naissance dans une dilatation isotrope, déformation qui n’est accompagnée d’aucun glissement.

26. Travail de la viscosité. — Fonction de dissipation. — Un parallélépipède élémentaire se déplace, tourne, et se déforme par suite du mouvement. Les centres des faces opposées, primitivement normales à x, subissent des déplacements

et

Le travail des forces