Page:Brisson - Pointes sèches, 1898.djvu/187

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d’École normale des habitudes d’ordre et de clarté qu’il n’est pas parvenu à perdre. Toutefois, il est encore une cause, non moins efficace, qui l’a empêché de dévier, comme beaucoup de ses confrères, vers l’étrange. Il n’est pas tourmenté, comme eux, par la poursuite de l’insaisissable. Il n’est pas fiévreux, ni subtil, ni complexe. N’ayant à rendre que des choses simples, il n’emploie que des mots simples pour les exprimer. Il est aussi peu compliqué que possible : il n’est à aucun degré maladif. Il ne faut chercher dans son œuvre ni des dessous inquiétants, ni des « au delà » énigmatiques. Cet équilibre, qui en fait la force, en fait aussi la faiblesse. Les délicats préfèrent aux jeux de la virtuosité les subtilités où l’artiste a mis un peu de son âme et la pâleur tourmentée de Léonard de Vinci à la santé de Rubens !