Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/149

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Et le noble animal écrasait les vipères
Qui gagnaient en sifflant leurs venimeux repaires…
Non, non, j’avais mal dit ! Le courageux est fort,
Marchons sur les serpents et triomphons du sort.
Ah ! si, tels que Jésus heureux dans les supplices,
Souvent vous ne mettiez dans vos pleurs vos délices,
Songeant que les pervers ne savent ce qu’ils font,
Ou si dans un mépris silencieux, profond,
Vous n’aimiez à garder vos amères pensées,
Comme dans l’Arsenal des flèches amassées,
Hommes doux mais puissants, tout à coup au grand jour
Montrez l’àpre vigueur que cache en vous l’amour,
Saisissez le méchant, serrez-le sans relâche,
Et bientôt vous verrez pâlir le front du lâche !