Puis, les yeux vers le ciel, où montaient leurs pensers,
Tous fraternellement se tinrent embrassés…
Moi, poète, je sens défaillir ma parole !
Quec la voile se gonfle et que le vaisseau vole !
À ce sublime adieu mon cœur s’est enivré :
Aux plus lointaines mers, vaisseau, je te suivrai !
Profonde est la savane, immense, impénétrable :
Des cimes du palmier aux branches de l’érable
La liane déploie en tous sens ses réseaux ;
Troncs énormes, cactus, broussailles et roseaux,
Tout se croise, s’unit ; sur des mares infectes
Tournoie en bourdonnant un million d’insectes,
Ces vampires ailés ; là, sur des flots dormants,
Surgissent au soleil les hideux caïmans,
Et vingt monstres sans nom, monstres squameux et glauques
Leurs fétides gosiers éclatent en sons rauques ;
Un jaguar passe et crie ; au blanc magnolia
Silencieux s’enroule un immense boa.
Oh ! la nature ici commande en souveraine,
Et l’homme avec bonheur la reconnaît pour reine,
L’homme enfant, chasseur nu, ses flèches à la main,