Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IV

Le rameau d’olivier couronnera vos têtes,
Moi, je n’ai que la lande en fleurs :
L’un, symbole élégant de la paix et des fêtes,
L’autre, symbole des douleurs.

V

Unissons-les, amis ! — Les fils qui nous vont suivre
De ces fleurs n’ornent plus leurs fronts ;
Aucun ne redira le son qui nous enivre.
Quand nous, fidèles, nous mourrons…

VI

Mais peut-elle mourir, la brise fraîche et douce ?
L’aquilon l’emporte en son vol.
Et puis elle revient légère sur la mousse :
Meurt-il, le chant du rossignol ?

VII

Non ! tu ranimeras l’idiome sonore,
Belle Provence, à son déclin ;
Sur ma tombe longtemps doit soupirer encore
La voix errante de Merlin.