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Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/220

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Et tous les étrangers s’assemblent ; il accourt :
S’il a des pieds légers, Gratien n’est point sourd,
Car, sous l’ombrage, aux cris d’une voix bien connue,
Il s’élance d’un bond : « Ma sœur ! » À sa venue,
Cette enfant, jusque-là courageuse, pâlit
Et, remerciant Dieu, sur l’herbe défaillit.
Le bâton du marin et le jonc du jeune homme
Que son habit nankin dans le pays renomme
Sonnèrent : l’étranger fut brave et de bon ton,
Mais un jonc est flexible et dur est un bâton.
 
Partout ils sont pressés, les noirs semeurs d’alarmes !
Les vieux parents d’Odette étaient chez eux en larmes.
Gratien, à son bras tenant sa jeune sœur,
Entra dans la maison, les yeux pleins de douceur :
« Mon père, la voici ! » Puis de ses deux mains fortes,
Maitre dans sa chaumière, il en ferma les portes.