Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/238

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Qui pourrait célébrer par de dignes louanges
Vos espoirs, vos ardeurs ? Frères humains des anges,
Cœurs illuminés, ô voyants !
Ici-bas étrangers, vous méprisez le monde,
Et c’est sur l’esprit seul que votre espoir se fonde
Pour décider des biens promis ;
D’en bas vous contemplez les choses éternelles…
Ô Seigneur, donnez-nous aussi de fortes ailes !
Ailes, fuyons aux saints parvis !


XIV
CANZONE

 
 
Comme elle avait au front l’enseigne de l’Amour,
Mon faible cœur s’éprit pour une pèlerine
Plus qu’une autre honorable, et sur la mousse fine
J’allais en la suivant de détour en détour,
Quand de loin une voix sévère, une voix haute :
« Oh ! que de temps perdu dans ce bois, quelle faute ! »
Moi, tout pensif alors, regardant alentour,
Je cherche à me blottir sous un épais feuillage ;
Là, je reconnus bien mon périlleux voyage,
Et m’en revins honteux presque au milieu du jour.


XV
LES VANNEUSES

 

Légères sur leurs escabelles,
Debout, les bras tendus, elles vannaient, ces belles ;
Sur la grève de Loc-Tùdi,