Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/240

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Enfants hâves, vieillards perclus, êtres hideux…
Sans compter les pauvres honteux.
Braves gens, vous savez combien, en moins d’une heure,
Sont venus en priant près de votre demeure,
Mais à tous s’ouvrait votre main…
Oh ! puisse, à travers champs, toute miette de pain
Qui tombe se changer en un beau grain de seigle !
Le ciel donne à la main qui donne : c’est la règle.


XVIII
UN BAPTÊME

  
 
Devant un frais jardin quand elle vint au monde,
Sous ses cheveux légers elle parut si blonde,
Que son père la prit sur son cœur, l’embrassa,
Et, d’amour rayonnant, ainsi la baptisa :
« Oui, sous les arbres verts et sur l’herbe odorante,
Tu seras tout le jour comme une abeille errante ;
Et, dans mes longs travaux, souvent, pour m’apaiser,
Tu viendras m’apporter le miel de ton baiser :
Va donc sur la fleur blanche et sur la fleur vermeille,
Enfant aux cheveux d’or qu’il faut nommer abeille.»


XIX
LES PROFANATEURS

  

Sur sa base rayonne une blanche statue,
L’envieux passe et brise un doigt ;